[ No 12  ]  

SESSION 3 - LA VILLE DE STENFORD

Journal de bord


11 MARCH 2025

Journal d'Athgar - Session 3

Après une nuit passée dans la tour de guet, nous reprenons notre route en direction de Stenford. Avant de quitter la berge, le capitaine Oral nous parle des nouveaux arrivants de la ville: le culte d'Argos. Arrivés il y a une dizaine d'années, et ont construit leur temple. C'est apparemment grâce à eux que le village subsiste.

Il nous recommande l'auberge des Pierres Chantantes, qui serait là depuis bien avant la ville elle-même. Cette histoire m'intrigue, et je me demande si les pierres chantantes sont liées à la gemme rouge que nous avons trouvée dans la caverne.

A l'approche de Stenford, nous apercevons l'auberge. Elle est construite à l'extérieur de la ville, à flanc de montagne. Plus loin se dessine la silhouette de la Stenford, avec ses remparts et ses tours.

Shaygan accoste un peu avant la ville, au bord du fleuve. Nou débarquons et contournons la ville en suivant le chemin qui mène à l'auberge.

Je remarque que l'hiver est doux ici, et que les deux soleils réchauffent la pierre des remparts. Ils me semblent plus proches l'un de l'autre qu'ils l'étaient dans mes souvenirs.

Cet air empli d'embruns me rappelle une chanson de mon enfance ...

C'est pas le nain, qui prend la mer ! C'est la mer, qui prend le nain !

Je me demande si je pourrais la chanter à mes compagnons, mais je me ravise. Ils ne comprendraient pas.

Les miliciens à l'entrée de la ville nous laissent passer sans encombre. Nous les prévenons pour l'attaque de Vertgard, et de ces créatures étranges qui semblent attirées par la lumière.

Ils nous remercient, et nous indiquent l'échoppe qui vend des fournitures pour les mineurs et le miliciens. J'en profite pour lui poser quelques questions sur les mines alentours. Apparemment, leur seule mine aurait été abandonnée il y a des années, et interdite d'accès en raison de la présence de créatures dangereuses.

Au centre de la ville, nous rencontrons le Lieutenant Sveld Arnesson. Un homme massif, au yeux perçants. Il nous reçoit - Lucia et moi - dans son bureau, et nous remercie d'être venu se présenter.

Nous nous présentons et nous lui expliquons les évènements de Vertgard. Au début, il semble sceptique, mais nous dit qu'il fera passer le mot quant aux lumières.

Il nous recommande ensuite de nous rendre à la taverne pour la nuit. Il nous dit que nous pourrions y trouver des informations sur les environs.

Je profite de demander des précisions sur le culte d'Argos. J'ai l'impression, à la manière dont il en parle, que c'est eux qui doivent en partie subventionner la milice. Il mentionne qu'a chaque pleine lune rouge, il semble se passer quelque chose de bruyant dans le temple. Est-ce que ça vaudrait la peine d'enquêter ? Je ne sais pas. Mais je garde ça en tête.

Après cette entrevue, je vais rôder en ville en prêtant l'oreille aux conversations. J'entends certains noms qui reviennent souvent: Lord Edric Varn. Apparemment une livraison en bateau devrait parti du port sous sa supervision. Mais je ne comprends pas bien de quoi il s'agit. Apparemment, le commerce de la ville passe majoritairement par le port. Et le temple.

Après avoir retrouvé mes compagnos dans l'enceinte du temple, nous repérons une fontaine, dans laquelle semble gésir des pièces ou des gemmes rougeoyantes. Eileen décide de plonger la main - sous nos yeux ébahis - pour en récupérer une. Elle en ressort avec une main rougie... et semble être prise d'un léger vertige. Elle me dit qu'elle doit être fatiguée de notre voyage et se retire en direction de la forêt.

Après quelques minutes, elle revient, l'air plus alerte. Nous prenons la direction de la chapelle, au sommet de la colline. Nous y trouvons un prêtre, qui nous accueille. Il nous dit que le temple est ouvert à tous, et que nous sommes les bienvenus pour leur faire une offrande, lors du culte du soir, présidé par le Grand Prêtre Edric.

Le prêtre nous parle de la noble pierre, qui semblent être des pierres précieuses, de préférence rougeoyantes. Il nous dit que nous pourrions en trouver dans les mines alentours, mais qu'elles sont dangereuses. Le culte d'Argos semble les utiliser pour leurs rituels...

Après une discussion des plus étranges, nous prenons congé. En passant devant la fontaine, Eileen élabore un plan. Nous allons sortir de l'enceinte du temple et expérimenter sur la gemme que nous avons trouvée dans la caverne.

Au moment ou elle la touche, elle semble être prise de fatigue, et vieillit de quelques années sous nos yeux. Elle semble avoir perdu de sa vivacité, et semble plus fragile.

Après avoir longuement discuté, et décidé de mener notre enquête sur le culte d'Argos, nous décidons de nous rendre à l'auberge des Pierres Chantantes pour louer une chambre. Nous irons ensuite au culte de ce soir, pour en apprendre plus sur leurs rituels.

  1. Auberge des Pierres Chantantes
  2. Temple d'Argos - Culte du soir
  3. Gardes de la ville
  4. Mines alentours
  5. Lord Edric Varn

En nous approchant de l'auberge, nous entendons une sorte de murmure qui semble provenir des pierres. Ils semblent être dans une langue étrange, primitive. Je ne comprends pas ce qu'ils disent, mais je sens que c'est important. Plus nous nous approchons, plus le murmure semble se faire insistant. Ils ressemblent presque a une mélopée, qui se joint à la cacophonie de la taverne.

A l'interieur de cette taverne en pierre, nous somme accueillis par une musique enivrante, et une odeur de bière et de viande grillée. Nous nous installons à une table, et commandons à manger. Je me sens bien ici, et je me laisse aller à la musique et aux murmures ambiants.

J'ai l'impression que les pierres chantent pour moi, et je me sens bien. Je me sens bien. Je sens aussi quelques vibrations en provenance des sous-sols. Comme si un réseau de tunnels s'étendait sous la ville. Je me demande si ce sont les mêmes tunnels qui joignent les mines abandonnées et la caverne rencontrée la veille.

Søren, le Poète des Ombres: le troubadour est vraiment doué. Il mélange harmonieusement sa voix aux murmures de l'auberge. Il semble être un habitué des lieux, et je me demande s'il ne pourrait pas nous aider dans notre enquête.

Je me dirige vers lui. Lorsqu'il me remarque, il semble regarder au delà de moi.

Parle de contes qu'il entend la nuit qui lui donne des inspirations. Contes des ages anciens

Le vent soufflait, le sable martelait ma peau et la soif se fit horrible. Pourquoi continuais-je d'avancer ? Pourquoi ne pas me laisser tomber et goûter à une lente mort ? Peut-être est-ce les souvenirs, lorsque dans le ciel étoilé, une faille s'ouvrait pour me montrer les bouts d'un rêve d’éternité ? Je ne sais. Mais quelque chose fit que mon chemin ne s’arrêta pas là. Comme un spectacle merveilleux, la pluie se mit à tomber sur ma peau desséchée. "Miracle", m'écriai-je. Bouche ouverte, jouant comme un enfant en essayant d'attraper les gouttes les plus grosses, j’avançais sans m'en rendre compte. Et ce n'est que lorsque mon corps vint se cogner contre les lourdes murailles de sable de la ville d'Alinnée que je sus qu'une pause allait m'être accordée. Dans un grincement, les portes s'ouvrirent, me laissant contempler la beauté d'une cité depuis longtemps oubliée. La cité ressemblait à une vision que j’avais eue en rêve dans un rêve... La vision était si étrange que je me rappelle encore de ses moindres détails. Il y avait une mer aux reflets jaunes, des vagues majestueuses qui se brisaient sur des murailles, projetant aux alentours des gouttes de sable. On aurait dit un désert qui ondulait sous l'effet de vents violents mais invisibles. Les murailles, quant à elles, semblaient fortes et sereines, insensibles à la tempête qui se brisait continuellement sur les pics et gargouilles ornant les murs. Un homme, minuscule insecte parmi l’immensité du spectacle, naviguait sur la mer houleuse en direction des murailles, bravant les flots rageurs et l’écume trompeuse. Après une course périlleuse, son embarcation vint se briser sur les lourdes murailles, projetant le pauvre inconnu aux pieds des immenses portes gardant l’entrée d’une cité de géants. Je regardais cette scène depuis le haut, volant en suivant, ou plutôt en subissant, les courants d’air de la tempête. C’est alors que j’eus pitié. Mon vol se ralentit, et je me rapprochai de l’homme inconscient. Son corps était nu, sa tête enfouie dans le sable, ses bras pendaient le long de son corps mince et fragile. Je me posai, m’agenouillant près de lui, le >protégeant ainsi des puissantes vagues de la mer de sable. Qu’il était pitoyable. Ma main longea son dos pour s’emparer de sa tête, que je fis lentement pivoter afin de voir son visage : mon visage…

après avoir payé sa prestation, ce conte étrange, nous nous retirons à notre table.

Athgar Claire-Lune